Du massif de l’Estérel à Saint-Jean-Cap-Ferrat, Alpes Maritimes.

La frise Chronologique ci-contre illustre que les paysages qui ont été fabriqués durant le 20ème ne sont pas inscrits dans le temps et la durée : ce sont des paysages de l’instantané et du court terme. Ce rejet du temps à conduit à la fragmentation des espaces par les infrastructures, la rupture des liens entre les lieux, la rupture du seuil entre la terre et la mer, la marchandisation du trait de côte et le refus du partage de ce bien commun. Le rejet du temps a aussi conduit à l’artificialisation des cours d’eau qui cause l’appauvrissement des apports sédimentaires, l’érosion perpétuelle des plages ou encore les «inondations catastrophiques» chroniques des espaces urbanisés en zones de crues. Cette confiance aveugle que nos ancêtres ont accordé à la modernité nous a, in fine, conduit à figer, paralyser et réduire le trait de côte à l’état de barrière inerte et infranchissable.

Ce projet tente de rompre avec ces paysages précaires et rendus orphelins en les installant dans le temps et la durée et en retissant de nouveaux liens entre eux et les populations. De la réflexion sur le trait de côte et sur la valeur fondamentale du Partage dans des paysages urbanisés jusqu’à l’asphyxie, c’est tout un territoire, un bassin versant qui se voit réinventé.  Car le trait de côte n’existe pas en tant que tel, il est à la fois une ligne, un tracé et toute une épaisseur, une profondeur : il est le seuil d’un territoire. Les rivages n’existent pas en tant que tel, ils existent par et pour les populations de tout un pays qui le surplombe.

J’ai découvert au fil de ce diplôme que la reconquête du trait de côte est indissociable de la réflexion avec l’arrière-pays. La cohérence territoriale du littoral à l’arrière pays doit être envisagée au travers d’une logique géographique tels que les bassins versants et les cours d’eau. Dés lors, le projet présenté cherche à redonner une place, pourtant si légitime, à l’eau dans les plaines, à redonner une cohérence géographique à ces paysages ensevelis, à libérer de l’espace public pour que le partage devienne un droit et un devoir dans ces territoires surpeuplés.

Partage, bassins versants, cours d’eau et trait de côte seront porteurs et moteurs dans la fabrication des paysages littoraux de demain et dans le maintien pérenne d’un cadre de vie économiquement, socialement et écologiquement fertile et renouvelable.

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Travail Personnel de Fin d’études, suivi par J.P Clarac, ENSP Versailles